L’espionnage militaire et ses métiers

Les « résistants » ne sont pas des combattants ordinaires. En s’opposant à l’Occupation et au gouvernement de Vichy, les hommes et les femmes ont fait un choix individuel qui les conduit à faire partie d’un groupe solidaire. Dans cette lutte hors du commun, tout ou presque est à inventer. On était pas forcément formé pour résistance. Le terme même de Résistance n’existe pas. P0 /P1/P2  Le mot d’ordre est de conserver une vie banale pour préserver le plus longtemps possible les siens. Il y avait des résistants occasionnel qui avait plus tard un statut dit « P0 », des résistants qui gardait leurs couverture de travail classé « P1 » et ceux qui devaient entrer complètement en clandestinité classés « P2 » (sans aucun revenu ils dépendait des aides financières du réseau ou des sympathisants de la Résistance). Gare aux allées et venues trop nombreuses qui éveillent la curiosité de collègues ou de voisins. Recevoir trop de visites à des heures inhabituelles peut s’avérer redoutable d’où le recours à des lieux neutres tels que des cafés pour se réunir. Changer d’adresse, revêtir une fausse identité devient le lot commun du résistant ce qui complique la tâche quand on sait que le système de cartes se généralise pour le ravitaillement, l’habillement… Pour circuler, le résistant adopte le mode de locomotion privilégié à l’époque : la bicyclette.

Celle-ci permet d’arriver à l’heure aux rendez-vous et de camoufler mots d’ordre et messages dans les pneus ou le guidon. Loin de l’image mythique que présente le cinéma, le quotidien du résistant, en dépit des moments d’exaltation, est une lutte constante pour déjouer les pièges de l’arrestation. Source http://museedelaresistanceenligne.org/ AERI

1- Le chef de secteur

2- L’agent de Renseignement

Exemples de très rares questionnaires envoyés par l’Intelligence Service (à détruire après lecture) aux agents
pour identifier les unités ennemies (source Arche de Noé de MMF)
Carte dessinée à l’intention des Alliés pour corriger un bombardement précédent.
Exemple de renseignements relevés sur la défense ennemie.
Un rapport de « Petrel » sur les V2 (source l’Arche de Noe de MMF).

3- L’agent de Liaison

Les jeunes gens âgés de dix-huit à vingt-cinq ans ont été nombreux à s’enrôler dans un mouvement de Résistance où leur engagement les a conduits à remplir les tâches d’agents de liaison. S’efforçant de passer inaperçus, ils vont parcourir chaque jour des kilomètres à pied, à bicyclette, et par les transports publics. Dans la ville, ils connaissent chaque rue, chaque ruelle, chaque passage dissimulé. Courant d’un lieu à un autre, transmettant messages verbaux, plis portant instructions brèves ou rendez-vous. Très vite, ces derniers sont codés, et la tolérance de retard lors des rendez-vous ne va pas excéder le quart d’heure.

En effet, les résistants se méfient de la poste sous contrôle allemand comme le télégraphe et le téléphone. Pour remplacer la poste, ils doivent créer une véritable organisation parallèle. Ils assument eux-mêmes la remise des plis aux agents de liaison qui les déposent dans ce que l’on appelle « les boîtes aux lettres ». Les amis sûrs ou les membres du mouvement se voient dépositaires des courriers qui ne peuvent être envoyés aux responsables-clandestins sans domicile fixe. Aux agents de liaison est dévolu un rôle de « facteur ». Ils utilisent la bicyclette qui n’attire pas l’attention de l’ennemi. La discrétion, le courage, la disponibilité, la rapidité, sont autant de qualités requises. C’est pourquoi ce sont presque toujours de jeunes garçons et filles capables de passer leurs journées en courses harassantes ou de faire des voyages longs et pénibles dans les trains où ils doivent se méfier de leurs voisins..(Source http://museedelaresistanceenligne.org/ AERI)

Des jeunes enfants à l’époque, comme Madame MONCOMBLE,  ont fait office d’agents de liaison pour l’Alliance sans connaître la teneur des messages qui leur étaient confiés, Tous mesuraient le danger encouru.

4- La « boite aux lettres »

L’auxiliaire de l’agent de liaison est la boîte aux lettres, elle est dite « vivante » sous forme d’un sympathisant tenant une boutique, un atelier d’aspect anodin. La boîte vivante reçoit et transmet le message verbal ou le pli à un autre agent ou au destinataire lui-même. Elle est « statique » ou « morte », sous la forme de l’habituelle boîte à lettre d’un couloir d’immeuble choisi, par préférence, dans un lieu parmi les plus fréquentés ou dans le creux d’un arbre à la campagne. L’agent de liaison lève périodiquement le courrier. Il faut disposer de nombreuses boîtes, car elles vont devenir suspectes à l’usage, grillées en cas de filature et/ou d’arrestation. 

Plusieurs facteurs déterminent le danger encouru dans l’exercice de la fonction d’agent de liaison : profil, motivation et formation de l’agent, densité de l’occupation ennemie dans la zone d’action, nature, amplitude et fréquence des missions. Une étude, portant sur 24 agents de liaison recensés en Drôme, montre que, à parité entre les deux sexes, ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut. Ceci peut s’expliquer par le fait que les missions les plus périlleuses leur sont souvent confiées. (Source http://museedelaresistanceenligne.org/ AERI)

5- L’agent de Sécurité

6- L’agent d’Hébergement

Aspects techniques des liaisons radio clandestines

Une liaison radio clandestine, qu’est-ce au juste ? C’est un échange de messages codés transmis par radio. Ces messages s’échangent entre un émetteur fixe appelé « La Centrale » ou « Home Station », installé en territoire libre, l’Angleterre ou l’Algérie libérée, et un émetteur-récepteur mobile appelé « La Station » ou « Out Station », fonctionnant en territoire contrôlé par l’ennemi, la France.

Le message est un télégramme une fois décodé. il doit faire codé 50 lignes maximum, 80 sont autorisés pour un rapport.

7- L’opérateur Radio : un rôle stratégique

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Message décodé d’Alliance (Pianiste = opérateur Radio/Piano = Radio clandestine) source : Pointer Alliance.

Les messages sont émis dans les deux sens :

  • de France vers Angleterre, au cours d’une émission (ou vacation) du poste clandestin,
  • de l’Angleterre vers la France, par émission « en l’air » (Broadcast) faite par un émetteur de/forte puissance. En France, un opérateur spécialisé dit « opérateur-broadcast » se met à l’écoute à des heures et sur des longueurs d’onde (fréquences) convenues. Il capte ainsi les messages qui lui sont destinés. Cet opérateur ne dispose que d’un récepteur et ne peut émettre lui-même. Il n’est donc pas repérable par l’écoute ennemie, mais il ne peut pas accuser réception sur-le-champ des messages qui lui sont transmis.

Dans quelles conditions techniques doit-on travailler ?

La liaison doit être assurée du Pas-de-Calais (200 km) comme du Midi (1 500 km).

On doit pouvoir disposer d’un grand nombre de longueurs d’onde (fréquences). Ces fréquences doivent être nettement séparées les unes des autres pour éviter des interférences. On doit disposer d’une puissance suffisante pour être entendu par la Centrale sans cependant perturber les récepteurs situés au voisinage de l’émetteur.

Ces conditions obligent à employer :

  • les ondes courtes de 60 à 35 mètres de longueur d’onde (soit 5 à 9 Mc/s),
  • la radiotélégraphie (signaux morse produits par un manipulateur) et non la radiotéléphonie (paroles transmises par microphone),
  • des postes clandestins d’une puissance comprise entre 5 et 20 watts-antenne.

Les matériels

Quel matériel employer ?

  • par la Centrale de Londres : émetteurs et récepteurs sont du matériel lourd, professionnel, puissant pour les premiers, sensible pour les seconds, généralement pourvus d’antennes à faisceau dirigé. Ils sont dispersés en plusieurs centres, discrètement implantés à la campagne, loin des parasites de la ville. Ils sont sévèrement gardés.
  • par les stations clandestines : émetteurs-récepteurs miniaturisés, en postes-valises, faciles à transporter et à camoufler, mais de très faible puissance et souvent pourvus d’antennes d’efficacité médiocre.

Entre le début et la fin de la guerre, ce matériel a subi des perfectionnements considérables. À titre d’exemple, son poids a évolué de 20 kg en 1941 à 4 kg en 1944.

Voici les caractéristiques de quelques postes-valises :

Date de mise en serviceTypePuissance antennePoidsDimensionsObservations
1941MD XV15/20 W20 kg2 grosses valisesUtilisé surtout par l’IS britannique
Fin 1942AMK II5 W9 kg380 x 240 x 100De loin le plus employé
1943/443 MK II (ou B2)20 W15 kg420 x 270 x 150Excellent, puissante antenne, dangereuse en ville
1943PARASET4 – 5 W4,5 kg2 coffrets de 220 x 210 x 110C’est le minimum de puissance nécessaire
1943BP 3
AP 4
30 W
8 W
7 kg
4 kg
280 x 210 x 140
280 x 210 x 95
Matériel réalisé par des techniciens polonais à Londres
Exemple de plan de transmission (source l’arche de Noé de MMF).

Le transport de ce matériel depuis sa fabrication en Angleterre jusqu’à son utilisation en France comporte deux phases. La première consiste à le parachuter en France dans des containers où se trouvent rassemblés les émetteurs-récepteurs, les dispositifs d’alimentation, les accumulateurs et les chargeurs de ceux-ci, à main ou à pédales, les quartz, les plans de travail, les codes, etc. L’exécution de cette opération incombait aux services spécialisés de la Royal Air Force et aux équipes d’atterrissage et de parachutage de la Résistance, lesquels, les uns comme les autres, accomplirent leur tâche, s’agissant de l’Action, d’une manière exemplaire. La seconde phase consiste à répartir ce matériel entre les utilisateurs et ensuite à le déplacer continuellement pour le soustraire aux recherches de la Funkabwehr dès lors qu’il est entré en fonction et qu’il a donc été repéré.

De toutes manières, le transport de ces matériels, qu’il faut bien amener sur le lieu de l’émission, reste toujours une opération risquée.

L’opérateur, mais surtout ses agents de liaison, rivalisent d’astuces pour éviter les contrôles et les fouilles.

Le repérage ennemi

Le plus grand danger réside cependant dans la localisation de l’émission par le repérage allemand.

Pour comprendre comment repérer une émission, il faut d’abord comprendre comment se propagent les ondes radio. La propagation des ondes radio se fait en cercles concentriques autour de l’antenne de l’émetteur. On peut la comparer aux vagues produites sur un plan d’eau par la chute d’une pierre.

Les ondes courtes se propagent de deux façons différentes :

  • le long de la surface du sol : c’est l’onde directe. Elle peut être perçue immédiatement autour de l’émetteur mais dans un rayon de seulement quelques kilomètres. Cette portée est diminuée par un terrain accidenté ou absorbant. Elle est augmentée avec la puissance de l’émetteur.
  • vers le ciel où les ondes rencontrent une couche réfléchissante en haute atmosphère. Cette couche, telle un miroir, renvoie l’onde vers le sol où elle peut être à nouveau perçue. La distance que peut atteindre cette onde réfléchie, dépend :
    • de la hauteur de la couche réfléchissante, variable avec la position du soleil, donc avec l’heure, et avec la saison.
    • de la fréquence employée pour émettre.

Cette onde doit atteindre la centrale si la fréquence est correctement choisie en fonction de la distance avec Londres et de l’heure. C’est cette même onde qui est perçue par les stations d’écoute et de repérage allemandes. Ces stations allemandes sont réparties sur toute l’Europe. L’émission clandestine est donc toujours entendue par les Allemands.

Processus du repérage par l’ennemi

Dès qu’il entend l’émetteur clandestin, le poste ennemi d’écoute alerte plusieurs stations de repérage.

Chaque station de repérage situe immédiatement par goniométrie la direction de l’émetteur par rapport à sa propre implantation. Les directions relevées par les différentes stations sont tracées sur une carte et se recoupent au lieu de l’émission : 2 à 3 minutes.

Cependant ce relèvement est fait à grande distance et sur l’onde réfléchie. Sa précision n’est pas totale. En réalité les Allemands viennent de déterminer un triangle d’environ 20 km de côtés dans lequel se situe le clandestin en train d’émettre. L’utilisation par l’ennemi d’un petit avion qui venait survoler le lieu d’émission a été signalée à plusieurs reprises.

Il est certain que le repérage radiogoniométrique opéré par un avion est d’une grande précision, parce que les signaux reçus ne sont pas affectés par des réflexions parasites sur des obstacles au sol. Dans un tel cas l’opérateur devait suspendre son émission après avoir émis le signal QAG (danger) pour prévenir la Centrale de Londres.

Le service de repérage alerte immédiatement l’équipe d’intervention la plus proche du triangle. Deux voitures partent aussitôt. Elles sont équipées de moyens de repérage et comprennent une équipe d’intervention armée.

Les voitures évoluent maintenant dans le champ de l’onde directe (onde au sol). Celle-ci permet de situer l’émetteur avec une précision absolue, au point de déterminer une chambre dans un hôtel. Pour échapper à cette véritable chasse, le gibier, notre radio, dispose de plusieurs moyens, les uns dépendant directement de lui, les autres ayant été prévus par Londres.

Que peut faire le radio lui-même pour échapper au repérage allemand ?

  • Première règle d’or : ne jamais émettre pendant plus de 10 minutes sur une même fréquence (longueur d’onde). Changer de fréquence même en cours d’émission. Ne pas dépasser au total 20 à 30 minutes à chaque émission.
  • Le commando allemand recherche le clandestin à l’intérieur du triangle relevé par le repérage à grande distance. Il se trouve au maximum à une vingtaine de kilomètres du lieu de l’émission C’est donc l’onde au sol, onde directe, qui lui sert de fil conducteur. D’où la deuxième règle : limiter la portée de cette onde au sol en utilisant une puissance réduite, une antenne courte mais bien orientée vers Londres.
  • Notre opérateur clandestin se trouve devant son poste, écouteurs aux oreilles, concentré sur les signaux morse qu’il entend et sur ceux qu’il émet. Ainsi isolé de l’extérieur il risque d’être surpris par le commando. D’où la troisième règle : placer des guetteurs autour du lieu de l’émission. Ceux-ci feront stopper l’émission au moindre signe suspect Les Allemands emploieront des voitures banalisées afin de pouvoir approcher l’émetteur sans éveiller l’attention ou utiliseront des déguisements pour le personnel à pied (ex : une bonne d’enfant poussant un landau).
  • Le radio changera son lieu d’émission aussi souvent que possible L’idéal consiste à disposer de plusieurs emplacements, tous équipés d’un émetteur.
  • L’opérateur évitera de résider dans un de ses lieux d’émission.

Le plan de travail

Toutes ces mesures de sécurité prises personnellement seraient dérisoires si le travail n’était étroitement encadré par une organisation au sommet.

Cette organisation affecte à chaque opérateur un plan de travail personnalisé qui l’identifie auprès de la Centrale.

Ce plan de travail personnel prévoit les dates et les heures auxquelles la Centrale écoute cet opérateur. Il définit la fréquence à employer par le clandestin et celle qu’emploiera la Centrale pour lui répondre.

Il précise enfin les signaux d’appel (indicatif de 3 lettres) qu’utilisera le clandestin pour appeler et celui à utiliser par la Centrale pour répondre.

Ces plans de travail individuels font partie d’un plan d’ensemble. Ils sont conçus pour faciliter le trafic radio par un choix judicieux de la fréquence se propageant le mieux, compte tenu de l’heure de l’émission et de la distance avec Londres.

Ils sont aussi conçus pour dérouter l’écoute allemande et donc contribuent à la sécurité de l’opérateur. Par exemple :

  • à 14 heures 30, un clandestin appelle la Centrale sur la fréquence 7850 en employant l’indicatif d’appel PRE. Ce clandestin travaille dans la région de Strasbourg.
  • à 15 h 30 un autre clandestin appelle la Centrale sur la même fréquence (7850) en employant le même indicatif d’appel (PRE). Ce deuxième clandestin travaille dans la région de Bordeaux.

Les services d’écoute allemands ne peuvent donc plus attribuer l’appel PRE sur 7850 à un poste déterminé (Strasbourg par exemple), il leur faudra à chaque fois procéder d’abord à un relèvement.

Ce n’est là qu’un exemple des astuces technologiques employées pour déjouer les mesures ennemies.

Il est clair que ces conditions de travail exigent du radio clandestin à la fois des qualités générales et des qualifications techniques. Le courage physique doit être complété par le sang-froid. À chaque émission le radio « sort de l’ombre » et s’expose volontairement. Chaque pression sur le bouton de son manipulateur constitue un appel à l’ennemi, une sorte de défi qui lui est lancé.

Et cependant, du début à la fin de chaque émission, le radio doit rester en possession de tous ses moyens.

La qualification technique est évidemment indispensable. Une manipulation malhabile ou lente attire immédiatement l’attention des services d’écoute ennemie et allonge la durée de l’émission.

Il est donc très important que l’opérateur clandestin soit bien entraîné à la lecture au son et à la manipulation des signaux morse. Le meilleur choix que l’on peut faire consiste à s’adresser à des professionnels pour qui ces deux activités sont familières.

Il est nécessaire, en effet, de les choisir capables de lire des signaux même faibles et brouillés par des interférences avec d’autres signaux ou par des parasites et aussi de ne commettre aucune erreur aussi bien à l’audition qu’à la transmission car les messages reçus ou transmis sont codés, de telle sorte qu’une lettre manquante ou mal transmise ne peut être devinée ou rectifiée par référence au reste du message.

Il convient donc dans toute la mesure du possible d’engager des professionnels dont on complétera l’instruction par toute une série d’indications propres à la radio clandestine à savoir :

  • l’utilisation des appareils miniaturisés,
  • l’utilisation des plans de travail,
  • la procédure spéciale à employer en cours de travail,
  • le codage et le décodage des messages relatifs à l’exploitation radio. Chaque opérateur doit, en effet, disposer d’un code qui lui soit propre pour pouvoir correspondre pour son propre compte avec la Centrale et cela indépendamment des codes qui servent à chiffrer le trafic qu’il est chargé de recevoir ou de transmettre, codes qu’il ne connaît pas,
  • les règles de sécurité à observer pour le choix d’un emplacement d’émission, le camouflage du matériel après utilisation, la protection pendant l’émission et les relations avec les agents de liaison.

Description d’une émission

Quelques minutes avant l’heure du rendez-vous avec Londres, l’opérateur arrive au lieu de l’émission. Un ou plusieurs guetteurs extérieurs sont en place.

Sortir l’appareil de sa cachette, le poser sur une table, dérouler le fil d’antenne sur 10 à 15 mètres (à la campagne il va se perdre dans un arbre, à la ville il zigzague d’un mur à l’autre de la pièce), relier l’appareil à une prise de courant (ou à une batterie) enficher le quartz fixant la longueur d’onde prévue, régler l’émetteur et le récepteur ; tout cela se fait en quelques minutes dans des conditions normales.

À la seconde prévue pour la prise de contact, l’opérateur lance 5 ou 6 fois son indicatif d’appel. Dès que la Centrale le perçoit, elle répond en émettant son propre indicatif. À partir de ce moment le trafic s’enchaîne : calmement mais rapidement les signaux morse crépitent, les messages sont transmis un par un, le tout entrecoupé de quelques changements de longueur d’ondes. Pendant tout ce temps le radio reste très conscient de l’écoute ennemie.

Seul un grand entraînement lui permet de se défaire d’une certaine nervosité, préjudiciable à la qualité et à la précision du travail. Vingt à trente minutes plus tard, le signal de fin de transmission est échangé, quelquefois accompagné d’une appréciation de la Centrale : « FB » (Fine Business : bon travail).

Il ne reste plus qu’à tout replier, détruire les messages transmis, effacer toute trace de ce qui vient de se passer.

Pendant ces trente minutes, ont été transmis des renseignements sur l’ennemi, des comptes rendus de sabotages et d’opérations aériennes… La liaison vitale entre les Forces françaises de l’intérieur et les Alliés de l’extérieur a été maintenue. Cette émission de trente minutes a cependant nécessité un long et dangereux travail de préparation assumé par les agents de liaison et de protection.

Le rôle de ces hommes et femmes, parfois de très jeunes gens, est à la fois capital et ingrat.

Source « Les réseaux de la France combattante 1940 – 1944 » Amicale des réseaux Action de la France combattante – Novembre 1986

source http://lesamitiesdelaresistance.fr/lien16-radio.php

8- Les écoutes des transmissions ennemies

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