Jean Alvitre (Caille) – Secteur Hôpital

L’abbé Jean Joseph Alvitre alias « Caille » naît au Pescher, alors commune de Sérilhac (Corrèze), le (17 ou) 27 septembre 1889, la section du Pescher n’ayant été érigée en commune que le 25 juin 1897. Il meurt à Brive le 5 juin 1983. Entré au Petit Séminaire de Servières le Château (Corrèze) en 1900 puis à celui d’Ussel en 1906, il est admis au Grand Séminaire de Tulle au terme de ses études secondaires. En 1911, il est incorporé au service militaire obligatoire pour trois ans mais la guerre étant déclarée, il la fait dans les unités combattantes où sa brillante conduite, notamment à Verdun, lui vaut, outre une blessure, deux citations et la croix de guerre avec palme. Démobilisé en 1919 et ayant été ordonné sous-diacre en 1914, il reprend ses études au Grand Séminaire de Tulle. Ordonné prêtre en 1920, il est nommé à Égletons. En 1921, il est promu vicaire à Saint Sernin de Brive, puis en 1933 désigné comme curé fondateur de la nouvelle paroisse d’Estavel (Notre Dame de Lourdes). La paroisse se développe rapidement, surtout grâce à l’implantation des ateliers de la SNCF. Il y exerce son ministère pendant vingt cinq ans et marque de sa personnalité très particulière cette jeune communauté. La défaite de juin 1940 ne le laisse pas sans réaction.

Dès le début de l’occupation, sous le pseudonyme de « Caille », il est un membre actif du réseau « Alliance », dirigé par Marie-Madeleine Fourcade. Edmond Michelet, dans son livre « Rue de la Liberté », a écrit de lui : « L’abbé Alvitre, ancien du Sillon, appartenait à cette génération de «rouges chrétiens», comme disaient avec mépris leurs adversaires, qui s’étaient tout naturellement groupés à l’avant garde de ce qu’on a appelé bien vite la Résistance. Avant que j’ai su qu’il existât un appel de Londres, il était venu, le lendemain du 18 juin me déclarer : Je suis gaulliste ! C’est par ce curé démocrate que j’ai entendu pour la première fois prononcer le mot… ». On peut dire que sa paroisse est transformée en un bastion de la Résistance où se retrouvent des responsables nationaux et régionaux de toutes les tendances. Sa citation à l’ordre de l’Armée en date du 7 juin 1952 qui comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme et sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur confirment la valeur de celui qu’Edmond Michelet avait appelé : « Le Phare de la Résistance Corrézienne ». Il était médaillé de la Résistance. L’abbé Alvitre a eu beaucoup d’influence sur l’abbé Charles Lair dont il a été le premier maître et l’engagement total de ce dernier dans la Résistance ne lui fut pas étranger.

Distinctions : Médaille de la Résistance, citation à l’ordre de l’armée en 1952, croix de guerre avec palmes, chevalier de la légion d’honneur.

SOURCES : http://www.pointer-alliance.fr/hopitagents.html

« L’abbé Alvitre, un corrézien qui prêtait sa soutane aux poseurs de bombes, à l’insu de son évêque ce qui va presque sans dire… »
Citation de Jean-Pierre Richardot, SNCF – Héros et salauds pendant l’Occupation, Editions du Cherche-Midi, 2012.

Laisser un commentaire